Un exemplaire du « Clos Saint-Marc : vie publique et faces cachées » posé sur le coin de la table, Jean-Loup Gervaise prend possession de son bureau. « J’ai demandé à l’auteur, Loïc Seron, de me le dédicacer. Pour marquer le début de mon mandat... » Adjoint en charge des foires et marchés, mais aussi de la tranquillité publique et de la ville numérique, cet ancien responsable d’informatique chez France Télécom tourne une page de sa vie. À 63 ans, il a décidé de se consacrer exclusivement à son rôle politique. « Je suis un homme d’action. J’aime faire les choses à fond. »
Jean-Loup Gervaise est né loin des clochers rouennais, en Touraine. Après des études en physiques, il s’oriente dans l’informatique. « J’étais un fana de la technique... » Pendant sept ans, il sillonne la France pour l’opérateur de téléphonie. « Je bougeais tous les six mois. La mobilité, c’est très important. Cela ouvre l’esprit, permet de voir d’autres façons de vivre, de travailler... »
C’est l’amour qui lui fait poser ses valises en Normandie, « il y a une trentaine d’années ». C’est alors dans le milieu sportif associatif qu’il se dépense. À l’ASPTT judo, où ses trois enfants sont licenciés, puis à la section omnisports. En 2008, il fait renaître de ses cendres le Rouen Sapins football club, avec Djamel Bouali, et participe, dans la foulée, à la création de l’école Foot et devoirs sur les Hauts. « C’était une demande des parents du quartier. Je me souviens quand j’étais gamin, on me répétait toujours : tu iras jouer quand tu auras fini tes devoirs ! C’est le concept de l’école. » Aujourd’hui, le club est passé de 56 à 260 licenciés, et l’école Foot et devoirs en est à sa quatrième promotion.
À fond dans le sport
Et la politique dans tout ça ? « C’est venu avec le sport ». En 2001, quand le préfet décide d’expulser l’ASPTT de la rue des Murs-Saint-Yon. Le bénévole monte au créneau et lance une pétition qui recueille 5 000 signatures. Il rencontre alors Valérie Fourneyron. « Le contact est tout de suite passé. » L’ancien délégué du personnel attendra la retraite, en 2006, pour pousser les portes du PS. Mais ne sacrifiera jamais sa liberté de ton, dont les internautes se délectent au quotidien sur son compte Twitter. « Ce n’est pas parce qu’on a sa carte qu’on n’a plus rien à dire ! Et le PS est un espace de débat. Les gens s’imaginent que c’est un endroit où on a le doigt sur la couture du pantalon, mais non ! »
Un nouveau défi
D’abord simple militant, Jean-Loup Gervaise plonge dans la campagne en 2014, et est propulsé adjoint sans passer par la case conseil municipal. « Dans mon boulot comme dans les associations, j’étais habitué à prendre des décisions. » On n’aurait pas eu de mal à le voir au Sport, mais après avoir « donné dans ce domaine toute [sa] vie » le jeune retraité avait envie d’un nouveau défi. C’est sûr, le passionné de nouvelles technologies aura moins de temps pour bidouiller des ordinateurs et inventer des applications smartphone « pour le plaisir ». Mais c’est avec cette même curiosité qu’il compte mener son rôle d’adjoint.